Allocution de l’Ambassadeur du Congo au Gabon à l’occasion du 54ème anniversaire de l’indépendance du Congo

  • NZILA 3Excellence Monsieur le Ministre délégué auprès du Ministre des Affaires Etrangères, de la Francophonie et de l’Intégration régionale,
  • Monsieur le Gouverneur de l’Estuaire,
  • Monsieur le Vice-Président du Sénat, représentant Madame le Président du Sénat,
  • Monsieur le Vice-Président de l’Assemblée Nationale, représentant le Président de l’Assemblée Nationale,
  • Monsieur le Représentant de Madame le Maire,
  • Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de Missions Diplomatiques et Consulaires,
  • Distingués invités,

Une fois de plus, en cette date du 15 août les congolais, mes compatriotes redisent l’éloge de la liberté ; glorifient le Congo souverain. A l’unisson, ils magnifient notre Indépendance et ses artisans. Dans toutes les villes, les villages et aussi à travers les monts et vallées de notre beau pays le Congo, qui est un et indivisible, ils chantent avec allégresse voire avec ivresse l’idéal de notre Nation.

Excellence Monsieur le Ministre,

Distingués invités,

Je tiens à vous remercier pour avoir accepté de partager avec nous ce petit moment pathétique en ce 54ème anniversaire de l’Indépendance de mon pays. Je vous en suis infiniment gré.

Aussi, ai-je pensé que l’occasion est belle pour les amis du Congo et ses partenaires de faire davantage sa connaissance. Savoir comment le Congo  a évolué en cette dernière décennie pourrait contribuer à une meilleure connaissance de notre pays et être un facteur de rapprochement. Pour ce faire, je voudrais m’approprier le discours de Monsieur le Président de la République du Congo SE Denis SASSOU N’GUESSO, discours, bilan sur la vie de la nation congolaise, fait le 12 août 2014 devant le Parlement réuni en congrès et qui renseigne au mieux sur la santé de la nation congolaise.

Sachez qu’au sortir de la tragédie de 1997 (guerre civile), notre pays était détruit, meurtri, exsangue. Il fallait redonner confiance et espoir au Congo afin qu’il redevînt maître de son destin.

C’est ce que les congolais ont fait ensemble.

Grâce à l’effort national conduite sans relâche, avec patience et abnégation par SE Denis SASSAOU N’GUESSO, le Congo a réuni les conditions les plus favorables pour son développement.

En effet, lorsque SE Denis SASSAOU N’GUESSO a ouvert une nouvelle voie au peuple congolais en passant de « La Nouvelle espérance » au « Chemin d’avenir », il proclamait que son ambition était de transformer le Congo, de le moderniser, de l’industrialiser afin de le conduire avec assurance à la prospérité.

Aujourd’hui, l’activité nationale progresse de façon régulière, à la mesure de nos avancées. La paix est durablement établie. Le spectre de la violence est à jamais éloigné. Les institutions politiques remplissent convenablement leur office conformément à leurs missions. Notre démocratie s’affermit chaque jour.

L’économie nationale est en pleine croissance. Nos finances sont assainies et affichent désormais des excédents. La condition sociale d’ensemble s’améliore progressivement.

Le Congo se transforme dans la stabilité. Tous ceux qui parcourent notre pays le reconnaissent. Jamais auparavant, nous n’avons construit, bâti et équipé notre territoire qu’en cette période. L’émergence vers laquelle nous cheminons n’est plus un rêve.

Depuis le début des années 2000, à l’exception de 2007, l’économie congolaise est régulièrement en croissance.

Cette vérité n’a pas été démentie en 2013 et ne le sera pas non plus en 2014. En dépit de la morosité qui, ces cinq dernières années caractérise la situation économique mondiale, l’économie nationale a préservé un rythme de croissance moyen autour de 5%. Il n’est pas exclu que le taux de croissance de notre économie atteigne les 10% en fin de cette année.

Ainsi qu’en témoignent le Fonds Monétaire International et les agences de notation, l’économie congolaise demeure sur une trajectoire de forte croissance avec une perspective stable sur le moyen et le long terme.

Cette résilience de notre économie, nous la devons aux réformes structurelles, aux bonnes politiques économiques conjoncturelles et à la discipline budgétaire que le gouvernement met sans cesse en œuvre.

La croissance soutenue a pour effet entre autres, l’amélioration de la situation de l’emploi.

Qu’elles soient nationales – la Direction Générale de l’Economie et l’Institut National des Statistiques – ou internationale – le Bureau International du Travail –, toutes les sources attestent de la réduction notable du chômage au Congo.

En 2013, l’emploi hors secteur informel a progressé de 6,4% dont 10,3% pour les emplois permanents.

Aujourd’hui, le taux de chômage est estimé par tous à moins de 10% de la population active, soit moins de deux cent mille (200.000) demandeurs d’emploi.

Cette bonne évolution de l’emploi est liée à l’expansion de la branche bâtiment et travaux publics, aux performances des industries manufacturières et de la filière bois, ainsi qu’au dynamisme des activités du secteur tertiaire, notamment les télécommunications, les transports et le commerce.

Le tout favorisé par des dépenses publiques très élevées, plus de trois mille (3.000) milliards de francs CFA en 2013 et plus de trois mille cinq cents (3.500) milliards de francs CFA en 2014 dont près de deux mille (2.000) milliards d’investissement public en 2013 et deux mille cinq cents (2.500) milliards en 2014.

L’examen de l’activité économique nationale secteur par secteur renseignerait de façon plus détaillé sur le bulletin de la santé de l’économie congolaise. Retenons simplement que :

  • Le secteur des hydrocarbures, épine dorsale actuelle de notre économie, connaît une relative stabilité. La tendance baissière de la production du pétrole, amorcée en 2011 s’est arrêtée en 2013.

En effet, la prévision révisée de la production pour cette année est de 95 millions de barils, contre 89 millions en 2013.

Plusieurs nouveaux champs sont en cours de développement.

Les perspectives pour la période allant de 2014 à 2018, laissent entrevoir une augmentation substantielle de la production pétrolière, avec un pic dépassant les 120 millions de barils en 2017.

Cela est de nature à élargir les marges de manœuvre de l’Etat aussi bien pour l’investissement public que pour l’encouragement et l’accompagnement de la nécessaire diversification de l’économie nationale.

C’est pourquoi, d’ores et déjà, le Congo pose les jalons de cette diversification au moyen :

  • De l’industrialisation du pays, choix stratégique de développement qui prend corps progressivement ;
  • De l’agropastoral et la pêche qui constituent une autre forme de diversification et dont la moisson est prometteuse ;
  • Du secteur des mines solides, un des maillons de la stratégie nationale (hors pétrole) qui est en pleine croissance.

L’exploitation forestière, une autre activité de diversification, a enregistré une augmentation de l’ordre de deux millions de mètres-cubes de bois.

Cette progression devrait se consolider avec la contribution des concessions forestières non encore exploitées dans la Likouala, la Sangha et la Cuvette-Ouest.

Pour que notre volonté et nos engagements de protection de notre environnement ne soient jamais en défaut, nous imposons, pour nos forêts, une gestion rigoureusement rationnelle.

C’est dans ce cadre que 76% de la superficie totale attribuée à l’exploitation forestière sont sous aménagement. La superficie totale des aires protégées représente aujourd’hui 32% du territoire national. Les réserves naturelles, les parcs nationaux, et les sanctuaires des grands singes couvrent plus de 13% de ce même territoire.

Un tel potentiel ouvre à notre pays de bonnes perspectives dans le domaine de l’écotourisme.

  • Malgré les difficultés résiduelles, le secteur de l’électricité et de l’eau potable a enregistré des progrès remarquables.

S’agissant de l’électricité, en dix ans, le Congo a vu sa puissance électrique installée passer de 89 à plus de 600 mégawatts. La longueur du réseau de transport d’électricité haute et très haute tension a doublé en 5 ans, passant de 718 à 1.588 kilomètres.

Depuis trois ans, les réseaux de distribution d’électricité des villes de Brazzaville et de Pointe-Noire font l’objet d’une restructuration en profondeur. C’est ainsi que les postes délestés sont passés de 60% en 2009 à moins de 10% en 2013.

  • Dans le secteur des technologies de l’information et de la communication, la connexion du Congo au câble sous-marin, ainsi que le déploiement progressif de la fibre optique améliorent sensiblement la qualité des communications électroniques.

Le laboratoire moderne, équipé des modules avancés dans les techniques d’utilisation de la fibre optique, actuellement en service à l’université Marien NGOUABI, en est la parfaite illustration.

L’une des composantes essentielles de la politique du Président Denis SASSOU NGUESSO est la municipalisation accélérée qui depuis 10 ans est en train de changer chaque année, département par département la physionomie de notre territoire national, en même temps qu’elle transforme qualitativement les conditions de vie des populations en mettant en leur disposition notamment :

  • Une plateforme aéroportuaire (10 aéroports actuellement).
  • Des structures sanitaires, scolaires et des édifices publics modernes.
  • De l’énergie électrique, de l’eau potable.
  • Des installations sportives de qualité.

A Brazzaville, le complexe olympique de Kintélé, siège des 11èmes Jeux Africains de 2015, se construit dans ses différents modules qui comprennent :

  • le grand stade de football de plus de soixante mille (60.000) places ;
  • le Palais des sports de dix mille (10.000) places ;
  • le Palais nautique de deux mille (2.000) places ;
  • le village des jeux de huit mille (8.000) lits.

Les prochains Jeux africains de Brazzaville ouvriront à notre pays les portes d’une nouvelle vocation, celle d’une nation des grands rendez-vous de la jeunesse sportive sous-régionale, continentale, voire mondiale.

Le secteur de l’éducation. Durant ces deux dernières années que le Gouvernement a, dans sa politique d’investissement, dédiées prioritairement à ce secteur, d’importantes ressources publiques sont consacrées à la construction d’infrastructures scolaires et universitaires.

Notamment le chantier d’une nouvelle université à Brazzaville avance sans difficulté particulière.

Dans le secteur de la santé. La réhabilitation et la modernisation du CHU de Brazzaville se poursuivent.

Notre première formation sanitaire dispose désormais d’une unité neurovasculaire et d’un centre d’IRM.

Pour faire face au déficit en ressources humaines dans ce secteur, les mesures suivantes ont été prises :

  • le recrutement des jeunes sans emploi, diplômés en sciences de la santé ;
  • l’envoi de cinq cents (500) étudiants à Cuba, en octobre 2013, pour y suivre une formation dans les métiers de la médecine et de la pharmacie ; six cents (600) autres seront mis en route le mois prochain.

La coopération en matière de santé a permis à notre pays de bénéficier des prestations des médecins et personnels de santé cubains, chinois et égyptiens qui exercent actuellement dans nos hôpitaux.

Cette coopération s’est traduite aussi par une prise en charge chirurgicale et médicale de plus de cinq mille (5.000) patients par l’ONG américaine Mercy Ships.

Cette prise en charge a été accompagnée de la formation de 350 techniciens de santé.

L’Assurance Maladie Universelle, l’une des clés pour l’accès des populations à l’offre de santé, se met en place après l’adoption par le Parlement de la loi y relative.

Excellence Monsieur le Ministre,

Distingués invités,

Après ce tour d’horizon sur les différents secteurs de la vie nationale, je voudrais aborder un domaine qui constitue pour l’essentiel des invités de ce soir, l’objet même de leur présence en cette belle ville qu’est Libreville. Vous ne vous en doutez, il s’agit belle et bien de la diplomatie, votre domaine de prédilection.

A cet égard, il est heureux de constater les convergences des politiques misent en œuvre par Les Excellences Ali BONGO ONDIMBA et Denis SASSOU N’GUESSO en faveur de la paix et de la sécurité au sein de la sous-région. La politique de bon voisinage et du respect de la souveraineté des autres Etats s’est avérée comme leur crédo.

La diplomatie congolaise a été une fois encore dynamique, proactive et, tout à son honneur, sollicitée.

On peut dire, sans risque de se tromper, que le Congo a fait entendre sa voix partout où elle s’est révélée nécessaire. Il a manifesté sa solidarité toute les fois qu’il le fallait.

C’est ainsi que notre pays est engagé aux côtés des autres Etats de la sous-région, de l’Union Africaine, de l’ONU et du Groupe International de Contact sur la République Centrafricaine.

Notre engagement en République Centrafricaine est constant. Nous y sommes présents à travers notre contingent de mille (1.000) militaires, gendarmes et policiers qui participe à la force africaine MISCA. Nous y sommes présents par l’assistance multiforme que nous apportons, sans jamais hésiter, à ce pays frère meurtri.

C’est dans cet esprit que notre pays a pris part à toutes les réunions sur la République Centrafricaine. Le point d’orgue étant le Forum sur le Dialogue Politique et la Réconciliation Nationale en République Centrafricaine que Brazzaville a abrité il y a tout juste trois semaines.

Cette concertation a débouché sur un Accord de Cessation des Hostilités, première étape d’un processus qui doit conduire à la démobilisation, au désarmement et à la réinsertion des ex-Sélékas et anti-Balakas.

Notre volonté de renforcer les relations de bon voisinage et d’asseoir un climat de confiance et d’apaisement aux frontières, nous a conduits à des concertations avec la République Gabonaise, la République d’Angola et la République Démocratique du Congo.

Notre effort diplomatique a consisté aussi à exploiter les différents atouts qu’offrent les partenariats auxquels notre pays est partie. D’où notre participation, notamment :

  • au 4ème Sommet Afro-Arabe, en novembre 2013 à Koweït-city ;
  • au 5ème Sommet ordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs, en janvier 2014 à Luanda ;
  • au 4ème Sommet du Partenariat stratégique Union Européenne-Afrique, en avril 2014 à Bruxelles ;
  • au premier Sommet Etats Unis – Afrique, qui vient de se tenir au début de ce mois à Washington.

Notre pays a eu l’honneur d’abriter à Oyo, du 15 au 16 mai 2014, le Sommet des dix pays membres de l’Union Africaine chargés de réfléchir sur la réforme du Conseil de Sécurité de l’ONU.

Par ailleurs, au cours des derniers mois, nous avons célébré les cinquantenaires de nos relations avec la Russie, la Chine et l’Algérie, trois pays qui se sont engagés, avec nous, au lendemain des indépendances, dans le mouvement international de soutien aux luttes de libération, pour la défense des valeurs de liberté, de fraternité et de paix.

Ces célébrations vont se poursuivre avec Cuba et le Vietnam.

Excellence Monsieur le Ministre,

Au nom de SE Denis SASSOU N’GUESSO, Président de la République du Congo, du peuple congolais et en mon nom personnel, je voudrais aussi saisir cette opportunité pour vous prier de transmettre avec déférence à SE Ali BONGO ONDIMBA, Président de la République Gabonaise, au Gouvernement et au peuple frère gabonais, toutes mes félicitations à l’occasion de la journée du 17 août 2014, 54ème anniversaire de l’accession à l’indépendance du Gabon et de la fête nationale de votre pays.

Vive l’amitié congolo-gabonaise,

Vive la coopération internationale,

Je vous remercie !

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