Présentation

Congo CEMAC

Le Congo, ou Congo-Brazzaville, officiellement République du Congo, est un pays d’Afrique Centrale, situé de part et d’autre de l’équateur. Ses voisins sont le Gabon, le Cameroun, la République Centrafricaine, la République Démocratique du Congo — de laquelle il est séparé, en partie, par le fleuve Congo puis l’Oubangui — et le Cabinda (Angola). Le pays s’étend sur 1 300 km du nord au sud, de l’océan Atlantique à la frontière centrafricaine. La République du Congo est fréquemment appelée Congo-Brazzaville pour la distinguer de l’autre Congo, officiellement appelée République Démocratique du Congo, aussi appelée Congo-Kinshasa. Elle a également porté le nom de la République Populaire du Congo de 1969 à 1992.

Un peu d’histoire

Avant la colonisation française, le territoire actuel du Congo était occupé par plusieurs entités politiques, parmi lesquelles le Royaume Téké dans une partie des régions actuelles du Pool et des Plateaux, et dans le Sud, plusieurs Royaumes issus de la désagrégation de l’empire Kongo. À la suite de plusieurs missions d’exploration, dont la plus notable reste celle de SAVORGNAN DE BRAZZA, qui a donné son nom à la capitale du pays, ce territoire est intégré au second empire colonial français à la fin du xixe siècle. Après 70 ans de colonisation, il prend son indépendance en 1960, avec pour premier Chef de l’État l’Abbé Fulbert YOULOU. Les deux décennies suivantes sont marquées par un grand nombre de tentatives de coup d’État, dont quatre réussissent (196319681977 et 1979). Le Chef de l’État actuel est Denis SASSOU N’GUESSO ; il a été au pouvoir de 1979 à 1992, puis de 1997 à nos jours. En 1991, une Conférence nationale souveraine est organisée dans le but de mettre fin au système du parti unique et d’installer la démocratie. À la suite de grandes grèves générales, le Président Sassou N’GUESSO cède et des élections sont organisées. Pascal LISSOUBA est élu Président de la République pour un mandat de 5 ans. Denis SASSOU N’GUESSO accepte sa défaite et une transition pacifique va s’ensuivre.

Depuis une dizaine d’années, la stabilisation de la situation politique et l’essor de la production d’hydrocarbures — le Congo est aujourd’hui le quatrième producteur de pétrole du Golfe de Guinée — assurent au pays une relative prospérité au point de vue macroéconomique, malgré des infrastructures et des services publics en mauvais état ainsi que de fortes inégalités dans la répartition des revenus pétroliers.

Histoire ancienne

Les Pygmées Mbuti sont les premiers habitants du Congo. Le pays a ensuite été touché par la grande migration des Bantous, venus du Nord en longeant la côte et les cours d’eau. Plusieurs royaumes se succèdent, dont on ne connaît pas encore bien les origines : le Royaume Téké au Sud dans les terres ; plusieurs Royaumes Kongo, sur la côte et dans le massif du Mayombe. Les Bantous introduisent le travail du fer et construisent un réseau commercial dans le bassin du Congo.

Schématiquement, les structures géopolitiques précoloniales congolaises peuvent se simplifier en deux catégories : les sociétés sans État, fondées sur des chefferies qui sont autant de micro-nations que des conditions géographiques et démographiques difficiles ont maintenu dans un relatif isolement, ceci dans la moitié Nord du pays, terres Mboshi, Makaa, etc ; les sociétés à État organisé, dans la moitié Sud, autour de trois pôles essentiels : l’État Teke, fondé peut-être dès le xiiie siècle, la province nord de l’ancien empire Kongo, ou province de Nsundi, et sur la côte, le très vieux royaume de Loango des Vili, centré sur sa capitale, Bwali, près des gorges de Diosso.

Des vestiges, ténus certes, mais assez nombreux, attestent de cultures assez avancées sur l’actuel territoire congolais, bien avant ces États que nous connaissons : poteries, vestiges de fours à métaux, de grands travaux (tunnel sous le mont Albert près de Mouyondzi…) remontent à une période antérieure au xiiie siècle, parfois avant l’an Mil.

Colonisation

Les premiers contacts avec les Européens ont lieu au xve siècle, et des échanges commerciaux sont rapidement établis avec les royaumes locaux. La région côtière est une source majeure durant la traite d’esclaves transatlantique. Lorsque celle-ci prend fin au xixe siècle, les pouvoirs bantous s’érodent pour laisser place au colonialisme. En 1482, après les premières reconnaissances effectuées par des navigateurs portugais, l’explorateur Don Diego Cao atteint l’embouchure du Congo. Les contacts avec le royaume du Kongo suscitent des tensions. La traite opère une grande ponction démographique et déstabilise considérablement les entités politiques et les sociétés d’Afrique centrale en général.

Pierre Savorgnan de Brazza

Pierre Savorgnan de Brazza

La pénétration française débute vers 1875 avec Pierre Savorgnan de Brazza; il atteint le Congo en 1879 en remontant le cours de l’Ogoué, jusqu’à l’embouchure de l’actuelle Île Mbamou. En 1880, il fait signer un traité de souveraineté au Makoko, le roi, des Tékés à Mbé (100 km au Nord de Brazzaville), et fonde le poste de Mfoa, en référence à une rivière qui dessert la ville, et qui deviendra plus tard Brazzaville. Dans le même temps, le lieutenant de vaisseau Cordier explore la région du Kouilou et du Niari, et fait signer au Maloango, chef principal des Vilis appartenant à la mouvance Kongo, un traité qui reconnaît la souveraineté de la France sur le royaume de Loango, et fonde à son tour en 1883 Pointe-Noire, dont la gare ferroviaire CFCO est inspirée de celle de Deauville en France. En 1885, le Congo devient l’un des quatre États de l’Afrique équatoriale française, et Brazzaville, la capitale de l’AEF. La colonie du Congo français est créée en 1891, l’actuel territoire gabonais en fait partie jusqu’en 1904.

Dès 1899, le territoire est cédé à des compagnies concessionnaires, qui versent un impôt à l’administration française. Ces compagnies exploitent majoritairement le caoutchouc. Elles reçoivent pour trente ans, d’immenses domaines variant entre 200 000 et 14 millions d’hectares. Les dites compagnies doivent verser 15 % de leurs bénéfices comme impôts à l’administration française. Elles exploitent les ressources naturelles de la colonie comme le sucre, le caoutchouc, l’ivoire ou le bois précieux. Le principal défenseur de ce système économique est Eugène Étienne, alors sous-secrétaire d’État aux colonies. Un autre sous-secrétaire d’État aux colonies, Théophile Delcassé, accorde discrètement, sans publication officielle du contrat, une concession de 11 millions d’hectares (soit 1/5 de la France), située dans le Haut-Ogooué. Puis, de mars à juillet 1899, le ministre des Colonies Guillain accorde, par décret, quarante concessions au Congo français. De nombreuses compagnies concessionnaires sont aux mains de nombreux actionnaires, dontLéopold II de Belgique qui achète des actions sous un faux nom. Ce fait, découvert après la mort du souverain belge, choque beaucoup les autorités françaises de l’époque, qui doivent constater que leur colonie est exploitée par un pays étranger.

Voie de l’indépendance

En 1926André MATSOUA fonde une amicale chargée de venir en aide aux tirailleurs (anciens combattants qui ont participé aux côtés de l’armée française à la Première Guerre mondiale). Les conditions d’exploitation de la colonie expliquent que le nationalisme se soit vite développé au Congo. Cette amicale devient vite un mouvement de protestation, l’administration coloniale prend peur, et fait incarcérer MATSOUA, qui meurt en prison en 1942, dans des conditions restées obscures. Le mouvement se transforme alors en une église qui recrute surtout dans l’ethnie d’origine.

Le nationalisme congolais prend réellement corps après la Seconde Guerre mondiale. En 1945, les Congolais élisent le premier député congolais, Jean-Félix TCHICAYA, à l’assemblée constituante de Paris. Celui-ci fonde en 1946 le Parti progressiste congolais (PPC), section congolaise du Rassemblement Démocratique Africain (RDA). TCHICAYA s’oppose à Jacques OPANGAULT. L’un et l’autre sont pris de vitesse par l’abbé Fulbert YOULOU, fondateur de l’Union Démocratique de Défense des Intérêts Africains (UDDIA), qui remporte avec éclat les élections municipales de 1956. En 1958, le référendum sur la Communauté française obtient 99 % de « oui » au Moyen-Congo. Le Congo devient une République autonome, avec Fulbert YOULOU pour Premier Ministre. En 1959, des troubles éclatent à Brazzaville et l’armée française intervient : YOULOU est élu Président de la République, et, le 15 août 1960, le Congo accède à l’indépendance.

Géographie

Carte du Congo - GéographieLa République du Congo est située en Afrique centrale. Les pays limitrophes sont le Gabon (Ouest), le Cameroun (Nord-Ouest), l’Angola et l’enclave du Cabinda (Sud), la République centrafricaine (Nord) et la République démocratique du Congo (RDC). Le fleuve Congo, deuxième fleuve du monde par le débit moyen après l’Amazone, forme une partie de la frontière entre la république du Congo et la RDC. Sa superficie de 342.000 Km2

La forêt tropicale humide s’étend sur près des deux-tiers du territoire de la République du Congo2, ce qui en fait le quinzième pays au monde par la proportion de couvert forestier.

L’équateur traverse le Congo ; son passage par la ville de Makoua, dans la région de la Cuvette est attesté par une borne. Le pays possède une façade maritime sur l’océan Atlantique d’une longueur de 169 km.

Démographie

Avec plus de quatre millions d’habitants, le Congo-Brazzaville est un pays de faibles densités, avec en moyenne 13 hab./km2 ; les seuls pays moins densément peuplés en Afrique subsaharienne sont le Gabon, la République centrafricaine, le Tchad, la Mauritanie, la Namibie et le Botswana. La majeure partie de sa population est urbaine (62,2 % de la population) ; elle est concentrée dans les deux principales villes du pays, Brazzaville et Pointe-Noire, situées dans la partie sud du pays. On peut parler de « macrobicéphalie3 », Brazzaville et Pointe-Noire comptent respectivement environ 1 100 000 et 650 000 habitants, alors que la troisième ville du pays, Dolisie, atteint tout juste 100 000 habitants. Le tissu urbain est très peu dense, avec une quinzaine de villes de plus de 10 000 habitants pour un territoire de 342 000 km2.

Les régions rurales du Sud sont relativement densément peuplées (entre 5 et 40 hab./km2), le maximum étant atteint dans la région de Boko (Pool) et aux alentours. En revanche, la partie septentrionale du pays peut être qualifiée de désert humain, avec des densités le plus souvent comprises entre 0 et 2 hab./km2, en particulier dans les régions marécageuses du nord-est.

Réfugiés au Congo

Selon le World Refugee Survey 2008 publié par le Comité américain pour les réfugiés et les immigrants, la République du Congo abritait environ 44 000 réfugiés et demandeurs d’asile à la fin de 2007. Près de 33 800 provenaient de la République démocratique du Congo (Congo-Kinshasa) mais environ 18 800 ont pu retourner chez eux au cours de l’année 2007. Les autres réfugiés et demandeurs d’asile au Congo proviennent du Rwanda et de l’Angola.

Langues

La langue officielle de la République du Congo est le français. Le français est parlé par 56 % de la population congolaise (78 % des plus de 10 ans) soit le pourcentage le deuxième plus élevé d’Afrique en 2010, derrière celui du Gabon. Environ 88 % des Brazzavillois de plus de 15 ans déclarent avoir une expression aisée à l’écrit en français.

Les autres langues sont essentiellement des langues bantoues. Ainsi, les deux langues nationales véhiculaires du pays sont le kituba et le lingala (13 %), viennent ensuite les langues téké (17,3 %) et plus d’une quarantaine d’autres langues dont les langues pygmées (1,4 %) qui ne sont pas des langues bantoues.

Selon l’université Laval, « en raison des guerres civiles qui ont secoué le pays, la langue française est devenue une langue-refuge pour les différentes factions armées. Par exemple, les locuteurs incompétents en kituba ou kikongo (surtout au nord) et en lingala (surtout au sud) préfèrent s’exprimer en français pour des raisons de sécurité. De peur de révéler leur origine ethnique, les Congolais passent au français, ce qui permet de conserver l’incognito. »

Politique

L’actuel Chef de l’État est Denis SASSOU N’GUESSO, qui après une première présidence de 1979 à 1991, est revenu au pouvoir à l’issue d’une guerre civile financée par la compagnie française ELF, du 5 juin 1997 au 15 octobre 1997, au cours de laquelle il l’a emporté sur le Président élu, Pascal LISSOUBA. La constitution du Congo, adoptée par référendum le 20 janvier 2002, a établi un régime présidentiel. Denis SASSOU N’GUESSO a été réélu en 2002, puis le 12 juillet 2009 avec 78 % des voix. D’après le ministère de l’Intérieur congolais, le taux de participation aurait été de 66 %10, un chiffre peu crédible d’après les observateurs indépendants locaux et internationaux.

La constitution du Congo, adoptée par référendum le 20 janvier 2002, établit un régime présidentiel. Le Président de la République Denis SASSOU NGUESSO est arrivé au pouvoir à la suite de la guerre civile de 1997, guerre civile qui se déclencha à la suite de l’attaque du 5 juin 1997(soit quelques mois avant la fin du mandat de Pascal LISSOUBA). Denis SASSOU NGUESSO remporta cette guerre civile le 15 octobre 1997, avec le soutien financier provenant de la compagnie française ELF et de certains États étrangers notamment l’Angola d’Eduardo dos Santos (lui aussi finance par ELF). Après une période de transition, des élections présidentielles sont organisées en 2002. SASSOU remporte ces élections en l’absence des grands ténors de la politique congolaise. Sept ans plus tard, Denis SASSOU NGUESSO gagne de nouveau les élections qui le conduisent jusqu’en 2016.

Subdivisions

Le Congo est divisé en 12 départements :

et les communes urbaines sont :

Celles-ci sont elles-mêmes divisées en 86 sous-préfectures. Brazzaville est composé de 9 communes qui sont : (Arrondissement) 1- Makélékélé ; 2- Bacongo ; 3- Poto-Poto ; 4- Moungali ; 5 Ouenzé ; 6- Talangai ; 7- Mfilou ; 8- Madibou ; 9- Djiri.

 

Économie

La tour Nabemba

La tour Nabemba dite Tour ELF

Le Congo est un pays en développement, inclus dans l’Initiative pays pauvres très endettés (IPPTE). Le point d’achèvement de l’initiative PPTE a été atteint en janvier 2010, avec l’approbation de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.

L’économie congolaise repose principalement sur l’exploitation des hydrocarbures le long de la côte Atlantique ; cette activité représente environ 90 % des exportations du pays13. La production est de l’ordre de 240 000 barils par jour, dont la plus grande partie est assurée par les sociétés Total (champs de Nkossa, Libondo, et surtout Moho Bilondo, entré en production en avril 2008), ENI et Maurel & Prom, en partenariat avec la Société nationale des pétroles du Congo. L’exploration et la production pétrolières, concentrées dans la périphérie de Pointe-Noire, en font la capitale économique de la République du Congo.

Le bois représente une part importante des exportations du Congo, dont la surface est couverte de forêts à près de 60 %, pour un total de vingt-et-un millions d’hectares. On peut distinguer deux grandes zones d’exploitation forestière, l’une dans le Sud du pays (massifs du Mayombe et du Chaillu), où l’on trouve notamment de l’okoumé et du limba, et l’autre tout à fait au Nord (sapellisipo), notamment autour de la ville de Pokola, centre des activités de la Congolaise industrielle des bois.

La plus grande partie de la production agricole (manioc, fruits et légumes) est consommée localement ; néanmoins, la Société agricole et de raffinage industriel du sucre (SARIS), implantée à Nkayi, dans la Bouenza, commercialise ses produits dans d’autres pays d’Afrique centrale. L’activité industrielle, peu développée, repose sur la production de biens principalement destinés à la consommation locale : cigarettes, ciment, textile, savon, boissons alcoolisées, chaussures, etc. on a pu cependant observer que Le Congo était le pays ayant la croissance économique la plus forte d’Afrique, après le Ghana, sachant que seules les exportations pétrolière maintiennent le pays à ce niveau. Étant donné les projets d’exploitation du fer, de bois, et autres, on peut croire à un bon développement du Congo au cours des 10 prochaines années.

Revenus pétroliers

Les ressources pétrolières du Congo sont gérées par une compagnie pétrolière d’État (la Société nationale des pétroles du Congo ou SNPC), dirigée en 2008 par Denis GOKANA.

Depuis 1976, le raffinage du pétrole est effectué à Pointe-Noire, la capitale économique du Congo. Il fournit 90 % des recettes de l’État, et constitue le même pourcentage des exportations.

Avec une croissance annuelle du PNB de 5 %, l’un des taux les plus forts d’Afrique, au début des années 1980, la forte croissance des revenus pétroliers a permis au Congo de financer des projets de développement à grande échelle.

Par la suite, la chute des cours du brut a réduit de moitié le PNB La dévaluation de 50 % du franc CFA, le 12 janvier 1994, a provoqué un taux record d’inflation de 61 % la même année.

Globalement, la situation s’est dégradée entre 1992 et 1997 par des dettes lourdes engagées alors par les autorités sur les ressources pétrolières, dans le but de financer les guerres tribales. Les revenus pétroliers de l’État congolais se chiffrent à environ six milliards USD, mais la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté de un dollar US par jour. L’enlisement dans la mauvaise gouvernance et le manque de stratégie conséquent pour le développement économique et social ont fait inscrire le Congo, malgré la richesse et la diversité de ses ressources, à l’initiative de Pays Pauvre Très Endetté (PPTE).

Culture

Le Congo, par la disposition même de son territoire, possède une grande variété de paysages naturels, des savanes de la plaine du Niari aux forêts inondées du Nord, de l’immense fleuve Congo aux montagnes escarpées et forestières du Mayombe et aux 170 km de plages de la côte atlantique. La présence de nombreuses ethnies et jadis de diverses structures politiques (Empire Kongoroyaume de Loango, royaume Teke, chefferies du Nord) a doté le pays actuel d’une grande diversité de cultures traditionnelles et d’autant d’expressions artistiques anciennes : « fétiches à clous » Vili, statuettes bembes si expressives qui atteignent malgré leur petite taille à une sorte de monumentalité, masques étranges des Punu et des Kwele, reliquaires Kota, fétiches Téké, cimetières curieux, avec leurs tombeaux monumentaux, du pays Lari. Il faut y ajouter un patrimoine architectural colonial considérable, que les Congolais redécouvrent aujourd’hui comme faisant partie de leur héritage historique (et de leur capital touristique) et restaurent plutôt bien, du moins à Brazzaville.

Le tourisme demeure pour l’instant au Congo une ressource très marginale, faute d’infrastructures d’accueil hors de Pointe-Noire et Brazzaville, et faute d’un réseau de communications suffisant et cohérent. Beaucoup de sites sont difficiles à atteindre et, paradoxalement, le Sud plus peuplé et plus développé est souvent le moins accessible : le massif du Chaillu par exemple est presque impossible à parcourir.

Il convient aussi de souligner que le pays compte un grand vivier d’écrivains reconnus à l’extérieur des frontières nationales dont l’un des plus illustres : Alain Mabanckou obtenant le prix Renaudot en 2006 en France, ainsi que le poète Léopold Congo-Mbemba.

En outre, de nombreux chanteurs Congolais ou d’origines Congolaises ont porté au plus haut l’image du pays à travers le monde : le rappeur Franco-Congolais Passi évoluant en France à qui l’on doit la sortie de plusieurs albums à succès à l’instar des « Tentations » avec le célébrissime titre « Je zappe et je mate », sans oublier la chanteuse M’Passi de l’ex-groupe Melgroove, les rappeurs Calbo du groupe Arsénik, Ben J des Neg Marrons, Mystic, Rcfa, Le Groupe Bisso Na Bisso et Casimir Zao.

En revanche, d’autres genres artistiques tels que le cinéma congolais peinent à faire leur percée. Après des débuts prometteurs dans les années 1970, le contexte politique troublé et la fermeture des salles de cinéma ont rendu la production difficile. Le pays ne produit aucun long-métrage par an et les cinéastes diffusent directement leur production en vidéo. En définitive, au Congo-Brazzaville la culture est restée jusque-là le parent pauvre des investissements des différents gouvernements successifs.

mauSOlée pierre Savorgnan de Brazza

Presse

  • L’émergence et le développement de la presse congolaise

Les médias au Congo ont traversé toute une décennie troublée où la guerre s’est profondément inscrite dans leur environnement immédiat, dans la ville de Brazzaville. Les médias audiovisuels ont été à la fois le lieu et l’instrument des règlements des comptes politiques, et la presse écrite a traversé une période d’extinction.

  • L’ivresse de la liberté

Lors de la libération du secteur de la presse à partir de 1990 et de la suppression de la censure préalable, des dizaines de nouveaux titres ont vu le jour, particulièrement durant la Conférence nationale de 1991, la période de transition et les élections présidentielles de 1992. Ainsi l’hebdomadaire Madukutsiékélé, surnommé Maduku, animé par des étudiants, a été le premier à user d’un ton très satirique, remportant un grand succès pendant la Conférence nationale. Il a été suivi, dès 1991, par La Rumeur (qui deviendra ensuite La Rue meurt) et Le Choc, puis par La Colombe, Le Forum, Maintenant et La Ruche (nés en 1992). la presse écrites évoluait dans une grande précarité qui se traduisait « par l’irrégularité de leurs parutions, la confidentialité de leurs tirages, la modicité de leurs dividendes et … la mendicité de leurs agents »14. Malgré cette fragilité, ces titres, qui ont atteint la soixantaine, ont apporté un ton nouveau en ce qui concerne les médias audiovisuels d’Etat (le journal gouvernemental Mweti ayant disparu) et la présence d’un seul titre privé « historique » lié à l’Eglise catholique. La Semaine africaine, hebdomadaire crée en 1952 a eu un grand succès jusqu’en 199015. L’apparition des publications privées d’opinion, souvent a entrainé une chute de moitié du tirage de La Semaine africaine dont le lectorat s’est brusquement détourné16.

En 1993, lors de la premièr guerre civile les titres se sont rapidement rangés entre « pouvoir » et « opposition ». Après cette guerre, la presse est demeurée extrêmement politisée : ainsi, Le Temps, La Corne enchantée (1993), L’Alternative, L’Espoir, Le Canard de mercredi (1994) étaient proches de Pascal Lissouba et son parti, l’Upads. La Rue meurt (1991) soutenait le MCDDI de Bernard Kolélas. Le Choc, Aujourd’hui, Le Rayon, Le Flambeau, La Référence, La Liberté, Le Messager, Le Gardien (1993), filtraient avec les FDP (Forces démocratiques et patriotiques) de Denis Sassou-Nguesso. Ces titres, menant l’un contre l’autre des batailles rangées, vont poursuivre leur dialogue de sourd jusqu’à l’éclatement de la seconde guerre en 1997. A la fin de la guerre de 1997, après la victoire de Denis Sassou Nguesso, presque tous les titres ont disparu. Seuls subsistaient Le Choc, La Rue meurt et Le Flambeau, favorables au nouvel homme fort du pays. Est également resté le titre La Semaine africaine, qui a dès lors été taxé, par certains proches de Sassou Nguesso, d’organe d’opposition.

A partir de 1999, de nouveaux titres sont apparus, marquant un deuxième printemps de la presse congolaise : Le Pays, Les Echos du Congo, Cocorico, le Coq, L’Autre vision, Vision pour demain, Les Dépêches de Brazzaville, Thalassa, L’Eléphant, L’Humanitaire, Lumière équatoriale, Présence économique, Le Paysan, L’Observateur …Le régime soigne son image à travers l’hebdomadaire gouvernemental, La Nouvelle République, qui a recommencé à apparaitre de manière très irrégulière et surtout Les Dépêches de Brazzaville, luxueuse publication vouée à embellir l’image du régime, éditée par une agence privée à vocation régionale du même nom créée en 1998 par un journaliste français conseiller à la présidence. L’ACI (Agence congolaise d’information), née en 1960, a recommencé à fonctionner et édite un bulletin quotidien, après avoir souffert tout particulièrement de la guerre de 1997 au cours de laquelle ses infrastructures ont été pillées. Le paysage audiovisuel quant à lui est des plus réduits. Jusqu’en 1998, le secteur était sous monopole étatique, malgré la libéralisation du secteur proclamée lors de la Conférence nationale et se limitait donc à Radio Congo, Télé Congo et leurs quelques stations locales, notamment à Pointe-Noire. L’Agence intergouvernementale de la Francophonie (ex-ACCT) avait en outre aidé à l’implantation de quatre stations communautaires locales à Nkayi, Moussendjo, Etoumbi et Sembé. Pendant la guerre de 1999, le mouvement rebelle du pasteur Ntumi a, à son tour, monté une station clandestine, Radio Royale, qui émettait de façon épisodique dans la région du Pool. Elle a aujourd’hui cessé d’émettre. Quelques autres initiatives ont vu le jour ces dernières années : Radio Océan à Pointe-Noire, Radio Louvakou à Dolisie, Digital Radio Number One à Brazzaville. Cette dernière, propriété d’un officier des Forces armées congolaise, complétée par une station de télévision privée (DRTV), a une vocation essentiellement commerciale et se mêle peu de politique1. La radio nationale a également développé une station de proximité, Canal FM, issue de l’ancienne radio rurale. Le réseau des radios communautaires locales s’est aussi élargi avec la création, généralement par des ministres ou des autorités préfectorales, de Radio Moka, Radio Nkeni et Rdio Lekena. Quant à l’Eglise catholique, qui a déjà ouvert une station à Pointe-Noire (Radio Kintouari).

 Gouvernement

Le Gouvernement actuel compte 38 membres répartis comme suit :

  • 5 Ministres d’Etat ;
  • 30 Ministres dont quatre (4) femmes ;
  • 03 Ministres délégués.

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